Quand on monte un blog c’est souvent avant tout pour partager des choses que l’on aime avec d’autres, et on ne pense pas forcément aux partenariats. Et en tant que « Non professionnels », nous ne sommes pas toujours « armés » face aux propositions et demandes des marques et des agences. D’après mon expérience pro et blog, d’après les tables rondes pro sur l’influences que j’ai pu écouter, d’après les questions et expériences de mes copines… voici 10 conseils pour bien gérer ses partenariats quand on est « micro-influenceuse / eur » ou « nano-influenceurs » et que l’on n’y connaît pas forcément grand chose.
1. Doser ses partenariats
Vous êtes hyper heureux que les marques vous gâtent. Et vous avez raison : avoir des dotations conséquentes, c’est une chance et ne pas être blasé c’est chouette. Par contre, trop de partenariats tuent le partenariat, et vos lecteurs risquent de se lasser de vous lire si vos contenus qui viennent du cœur sont moins nombreux que ceux qui viennent de la pub. Avez-vous vraiment besoin d’une énième poussette, ou d’une 10e crème de jour ? Auriez-vous vraiment acheté ce produit ? Avez-vous vraiment besoin de 300€ en contrepartie du travail que ça demande ? Posez-vous les bonnes questions et dites-vous que si vous voulez garder votre communauté : point trop n’en faut.
2. Connaître sa valeur, valoriser son travail être rémunéré
A priori, si une marque ou une agence vous contacte, c’est bien qu’elle vous a vu quelque part et qu’elle estime votre profil d’intérêt pour une opération de communication. Ne perdez pas de vue la raison pour laquelle on vous gâte : pour que vous communiquiez auprès de vos lecteurs.
Un partenariat demande du temps : faire des photos, peut-être de les retoucher, écrire un texte, faire un article sur le blog, partager sur les réseaux, répondre aux commentaires et messages… ce temps-là, vous ne le passez pas à écrire un article pour vous, ou à faire tout autre chose. Un partenariat c’est don un peu de boulot et en général, tout travail mérite salaire.
Pour savoir si vous êtes en mesure de demander une rémunération, posez-vous ces questions :
⁃ Quelle est l’engagement de mon lectorat ? Pas besoin d’avoir des dizaines ou des centaines de milliers d’abonnés pour être prescripteur. Ce qui compte le plus aujourd’hui, en tout cas ce qui doit se valoriser, c’est l’engagement de votre communauté. Pas besoin de faire de savants calculs comme les pro, mais regardez le nombre de commentaires, de likes, de partages, de portée que vous avez par publication, et comparez à votre nombre d’abonnés (et à celui vos comparses).
⁃ Quelles sont les exigences de l’opération ? Combien de photos, quelle mise en scène, quelle utilisation (votre support ou ceux de la marque), une cession de droit à l’image ? Demandez des détails pour estimer. Une cession de droit sur des photos prises par vous pour un support qui n’est pas le vôtre ne doit pas être gratuite par exemple !
⁃ Est ce que ça va me prendre beaucoup de temps ? Estimez le temps que vous prendra le partenariat. Ramenez-le à un taux horaire, ça aide à se rendre compte.
3. Demander aux marques ou aux agences leurs attentes précises
Quelles sont les teneurs du partenariat ? Que demande exactement la marque en échange du cadeau ou de la rémunération ? Combien de photos, un article, des liens trackés, relais sur les réseaux ou pas ? Carte blanche ou demande précise dans le texte et les photos ?
Plus vous en savez dès le départ, plus il est facile pour vous d’accepter en connaissance de cause un partenariat, de travailler sans perdre de temps et que personne, dans la manœuvre, ne soit déçu. Rien de plus agaçant que de devoir refaire ou rebosser parce que ça ne convient pas.
4. Demander les contrats et savoir les lire
Pour telle opération on vous informe qu’un contrat sera établi. Ne prenez pas peur c’est plutôt une bonne chose a priori. Qui dit contrat dit respect en général. L’avantage d’un contrat : vous savez où vous mettez les pieds, ce que l’on vous demande exactement et comment on vous rémunère. Vous partez en blog trip, demandez à voir le contrat en amont, par mail. C’est dans votre droit et ça évite bien des mauvaises surprises et des moments gênants le jour du départ.
Regardez combien de temps dure la cession de droits, pour quels supports et quels pays. Et vous demandez à réduire si besoin. Autant vous dire que si on vous demande une cession de droit à l’image pour 5 ans, internationale et pour tous les supports (comprendre web, tv, affichages, supports internes) vous dites non, ou vous négociez.
5. Savoir combien « d’influenceurs » participent à l’opération que l’on vous propose
Voire qui sont-ils. Si vous êtes 40 à faire le même partenariat sur une communauté similaire, et à tous poster votre partenariat sur une même semaine, vous allez certainement lasser et essuyer quelques remarques de vos lecteurs. Renseignez-vous avant d’accepter ! Après si vous êtes 40 mais sur des communautés assez différentes avec des posts échelonnés pourquoi pas. Le tout est toujours de savoir où on met les pieds.
6. Apprendre à refuser des partenariats
C’est évidemment très personnel mais apprendre à refuser c’est aussi maintenir le cap d’une cohérence éditoriale de vos supports. Ce n’est pas toujours facile à faire mais voici quelques questions à se poser avant d’accepter :
– Achèteriez-vous ce que l’on vous propose ? Choisissez de travailler avec des partenaires que vous aimez déjà, qui vous ressemblent où qui vous proposent des choses dont vous avez besoin. (Exemple personnel : je refuse beaucoup de jouets pour les filles, la chambre est déjà pleine et elles n’en ont pas besoin. Pour les vêtements je fais en sorte de choisir des pièces qui me plaisent mais dont elles ont besoin et que j’aurais acheté sinon. Mais je vais accepter 2 marques sur une saison puis peut-être refuser la 3ème parce que c’est trop.)
– Avez-vous une bonne idée de contenu autour de cette collaboration ?
– Avez-vous vraiment besoin de cet argent ? Evidemment c’est dur de refuser de l’argent, mais finalement, en avez-vous tant besoin que ça par rapport à tout ce que ça implique ?
– Ce partenariat est-il donnant donnant ? Il est important de bien mesurer ce que la marque vous demande. Il m’est arrivé de refuser des partenariats de marques que j’adore, parce que leur demandes étaient poussives !
– La marque colle-t-elle à vos valeurs ?
7. Voir plus loin que le bout de son nez, se renseigner et être en accord avec soi-même
Apprenez à lire entre les lignes et faites preuve d’un esprit critique. Qu’est ce qui se cache derrière la marque ? N’y a-t-il pas eu scandale récent ? L’opération n’est-elle pas du green whashing ? Vos valeurs sont-elles en accord avec celles de la marque ? Sans pour autant être suspicieux sur la moindre opération, renseignez-vous un minimum, pour être sûr de ne pas vous faire berner par une opération marketing. Et pour éviter le bad buzz…
En tant que prescripteur vous avez une grande influence sur la consommation de vos lecteurs. Ayez conscience de cette responsabilité et utilisez-la à bon escient.
8. Être transparent à propos des partenariats, envers les lecteurs
A la base, à part si vous avez ouvert un site de tests produits, vos lecteurs ne vous suivent pas pour vos conseils conso. Ne perdez pas de vue la raison pour laquelle vos lecteurs vous suivent et aiment vous lire.
Respectez-les et ne les bernez pas, ils ne sont pas stupides. Soyez transparents à propos de vos partenariats. Ne faites pas du placement de produits en douce, ne mentez pas : ça se verra toujours à un moment donné et vous perdrez en crédibilité. Acceptez des partenariats qui vous ressemblent et qui intéresseront vos lecteurs. Creusez-vous la tête pour créer un véritable contenu que vous auriez pu faire même sans le partenariat. Les collaborations boostent aussi la créativité alors mettez-vous un peu en danger, ne choisissez pas la facilité, et amusez-vous ! Vos lecteurs le ressentiront.
9. Remplir ses contrats et ses engagements et faire valoir ses droits
Si vous vous engagez avec une marque, allez jusqu’au bout. En face de vous il y a aussi des gens qui bossent, qui sont face à un client, qui stressent, qui attendent des réponses… S’ils vous respectent, si vous acceptez le partenariat, si vous signez le contrat, alors respectez-les aussi et remplissez vos engagements.
Mais n’oubliez pas de faire valoir vos droits, de poser des questions, de vous battre un peu parfois pour faire entendre votre voix. Vous êtes « influenceur » mais vous n’êtes pas un pigeon. Et tant pis si vous passez pour un chieur. On ne pourra jamais vous reprocher de vouloir vous renseigner.
10. N’oubliez pas que la vraie vie est toujours bien plus importante que la vie digitale !
Et c’est peut-être le conseil le plus difficile à appliquer. Mais pensez à vous, votre couple, vos amis, vos enfants. Lâchez un peu votre téléphone portable. Ne mitraillez pas H-24 avec votre appareil photo. Ne passez pas votre vie à aller voir combien de likes, de commentaires, de sessions, de nouveaux mails, de MP vous avez.
Vous avez une vie, une vraie : ne passez pas à côté. Profitez de l’instant présent et savourez sans forcément le digitaliser.
14 Comments
toupie
12 octobre 2018 at 7 h 36 minSuper article Anne Cha, ça fait du bien de voir poser tout ça.
Et c’est bien aussi de les formaliser. Je suis 100% en phase avec ce que tu dis
mybrouhaha
12 octobre 2018 at 7 h 43 minMerci Aude !
Clemence
12 octobre 2018 at 8 h 14 minSuper article. Avec des amis on discutait justement des concours . C’est vraiment lassant de voir les marques offrir aux comptes que l’on adore suivre. Sur notre feel nous voyons les mêmes publications… le look en duo parents enfant de marinière AL… le linge de lit … les couches J …
À savoir j’adore ton compte pour les livres que tu présente. Et surtout le fait que tu vives à Paris comme moi. Et tes filles sont pétillantes.
mybrouhaha
12 octobre 2018 at 8 h 29 minmerci pour ton gentil message Clémence !
Noémie
12 octobre 2018 at 8 h 51 minMerci pour ces précieux conseils c’est vrai que pour les micro-influenceurs la norme est de recevoir gratuitement un produit, d’en faire la promotion, et de ne pas être payé en retour. Alors qu’au final, comme tu le dis, on passe beaucoup de temps à imaginer la mise en scène de la photo, prendre la photo, l’éditer etc. Ton article me fait réfléchir à beaucoup de choses…
Freedom
12 octobre 2018 at 9 h 45 minTu as raison, les blogs ou comptes instagram qui ne font que poster des partenariats (identifiés ou non) sont clairement lassants, les abonnés non plus ne sont pas des pigeons ! Quoique ça doit surement marcher et coûter moins cher aux marques qu’une pub papier ou télé…
En tout cas perso je ne me considère pas comme influençable, je dirais plutôt que certains modes de vie m’inspirent mais les produits pas du tout ! 🙂 A moins bien sûr que quelqu’un fasse de la pub pour l’eau du robinet et le grand air ? 😉
Petites Marionnettes
12 octobre 2018 at 10 h 15 minTellement d’accord!!!
Après plusieurs années, je fais vraiment ce que je veux, c’est-à-dire pas grand-chose mais ce qui me plait vraiment 😉
Et je ne perds plus mon temps aux events 😉
La vraie vie il n’y a que ça de vrai et c’est ça qu’on retiendra tout au bout!
des bisous!
Marion
Helene
12 octobre 2018 at 10 h 28 minUn article bien pensé! Merci!
Pour ma part, je me lasse très très vite des comptes qui publient moultes partenariats. Ça n’est pas pour ça que je les ai suivis à la base. Et c’est aussi très énervant de voir les mêmes partenariats chez plusieurs comptes que je suis. Tout est dans le sens de la mesure! Bon week-end!
Lucky Sophie
12 octobre 2018 at 10 h 39 minTrès bien résumé !
e-zabel
12 octobre 2018 at 14 h 58 minPARFAIT
Et arrêter de parler d’une marque et de son concurrent 3 jours après… un peu de cohérence par pitié
Mel
12 octobre 2018 at 18 h 34 minSuper article! J’ajouterais d’éviter le ridicule… il y a des publications qui ressemblent à de mauvaises pubs tellement c’est faux! Quand on n’est pas convaincue, ou qu’on n’a pas envie, ou pas le temps, autant éviter!
DeboBrico
15 octobre 2018 at 8 h 47 minil est chouette cet article
Maman Voyage
21 novembre 2018 at 9 h 39 minTrès bons conseils ! Et même quand on les suit il y a toujours des surprises : je viens d’être payée pour une rédaction d’article que j’ai faite il y a 3 ans :-)… Et c’était un client très sérieux. Quant au point 8, je l’adore et je suis triste de voir que ce n’est pas toujours suivi…
mybrouhaha
23 janvier 2019 at 13 h 55 minmerci pour tes encouragements !