
De vendredi à mardi, j’étais 4 jours à Paris, 2 mois après notre départ. Un peu en famille le week-end, puis seule en début de semaine pour travailler, j’ai vécu un tourbillon d’émotions auquel je ne m’attendais pas.
Je venais comme ça, les mains dans les poches. J’ai pris le train vendredi avec les filles, en pestant sur le retard, les bouchons en arrivant, comme toute bonne parisienne. Je suis arrivée rincée chez les copains, mais heureuse d’être là.
Les filles se sont retrouvées, on a diné et picolé, un peu comme d’habitude, sauf qu’à la fin, au lieu de commander un VTC, on a déplié le canapé. J’ai aimé me réveiller chez mes amis, aller à la boulangerie du coin faire le plein de victuailles pour le petit-déjeuner. Ça m’a fait marrer cette impression d’être en vacances dans ma ville. Qui n’est plus ma ville. J’ai aimé cette nouvelle intimité de partager plus qu’un diner, d’être là ensemble en pyjama le matin, de se dire bonjour et bonne nuit.
On a essayé de s’organiser, pour voir le plus de copains possible, sans trop se charger pour quand même bien profiter de chacun. C’est pas facile, il faut faire des choix, c’est frustrant parfois. On voudrait voir tout le monde mais il faut se rendre à l’évidence que ce n’est pas possible. Et puis c’est pas grave, on reviendra.

On nous a dit « alors c’est comment la vie à Bordeaux ? » « ça fait quoi de quitter Paris ? »
Dimanche avec les filles et Mr. on s’est quitté à l’arrêt de bus. Ils sont partis à Montparnasse, les filles avaient les yeux remplis de larmes, des cœurs dessinés sur le poignet, et moi j’avais le vrai cœur bien lourd. Comment allaient se passer ces deux jours à Paris, sans mes petites bouées de secours ?
J’ai quitté les Tuileries, avec mon sac et ma valise à roulettes, errant un peu en attendant que l’on me rappelle pour savoir où on se retrouve. C’était bizarre d’être là, sans avoir de chez moi.
J’ai testé plein de restaus et de cafés, j’ai bossé d’un peu partout, j’ai pris le métro sans pester, sans même penser que c’était relou. J’ai beaucoup marché, j’ai vu un nouveau bébé, j’ai serré mes amis et ma sœur, mais pas assez. J’ai ouvert grands mes yeux pour photographier intérieurement toute cette ville que j’aime tant. Paradoxalement, j’ai pris peu de photos, et je n’ai pas publié grand chose sur sur les réseaux. J’avais besoin de vivre ça, pour moi.

Je ne vais pas vous mentir, c’était intense. Dans son livre « J’arrête de vivre à Paris » Mère Bordel ne m’avait pas prévenue de la bouffée d’émotions que j’allais prendre en revenant. Ça paraît peut-être fou mais je ne m’y attendais pas. Je n’ai pas la nostalgie de Paris depuis Bordeaux. Je suis bien dans cette nouvelle ville et cette nouvelle vie. Même si on est dans une période « pas vraiment d’ici mais plus vraiment de là-bas ».
Ça y est, je l’ai compris : Paris fera toujours partie de moi, de nous, de notre vie. Même si désormais, quand je remplis des papiers, j’écris 33000 à la place de 75020.
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6 Comments
magali
19 septembre 2019 at 10 h 28 minah ah ….comme je te comprend…..moi ça me fait toujours autant bizarre après presque 2 ans !quand j’y retourne (cad au moins 1 fois par mois pour le boulot) j’ai l’impression de revenir chez moi….sauf que c’est plus chez moi !! sentiment étrange …je suis bien contente au final de ne plus etre dans ce tumulte quotidien mais comme toi, je sais que j’aurai toujours ce petit côté parisien au fond de moi ….et je cherche toujours autant en province le monop le plus près qui me fait tant penser à paris !! LoL c’est con hein !
mybrouhaha
19 septembre 2019 at 15 h 06 minahah non c’est pas con je te comprends pour Monop ! figure toi que je n’y suis pas encore allée à Bordeaux ! tu imagines ? Du coup j’y ai passé 1h mardi à Paris ahahahah
Meugleu
19 septembre 2019 at 12 h 43 minC’est beau l’attachement que tu as à cette ville qui j’imagine est intimement lié aux personnes qui y sont encore.
Un joli article comme tu as l’habitude d’en faire. Merci
mybrouhaha
19 septembre 2019 at 15 h 05 minoui beaucoup de gens que j’aime dans cette ville. Mais toujours autant d’émerveillement aussi ! merci pour ton gentil message !
Yeahyeahgirl
19 septembre 2019 at 20 h 28 minMa biche. Mes bras et ma maison sont toujours ouverts pour toi. Parce que tu sais comme je t’aime. À Paris ou à Bordeaux.
mybrouhaha
23 septembre 2019 at 9 h 02 minoh ma poule <3 <3